15.5.11

744- Références photographiques



J'avais en tête depuis bien longtemps de faire un post sur les références qui nourissent/étouffent nos travaux personnels, je profite de la découverte d'une publication de Martin Parr sur ce sujet pour compléter, ajouter quelques points de réflexion sur son bulletin. En résumé, il semblerait qu'il y a bien des "genres cliché" récurrents dans le domaine de la photographie d'art. Il cite par exemple, les paysages vus du ciel à la Gurski, le photo-journal à la Nan Goldin ou les photos "mise en scène" à la Gregory Crewdson. Ces trois derniers étant des grosses pointures très connues du genre (qu'il faut connaître). Pour Martin Parr, le photographe d'aujourd'hui se laisse aller dans la facilité de reprendre des sujets ou images qui ont été déjà traités alors qu'il reste encore beaucoup de sujets intéressants à découvrir. En y repensant, j'ai pas mal vu de travaux qui semble faire un lien direct avec les travaux de ces "Grands".

Ça me rappelle un sujet de discussion qui revient assez souvent lorsque je parle un peu de photo avec les gens. C'est la complexité de se trouver en photo, du fait de la simplicité du procédé photographique (face aux autres médiums "traditionnels") et surtout du fait des références que l'on traîne derrière soi. Il est aussi évident que cela est valable pour les autres formes de création. J'ai beaucoup entendu autour de moi des réflexions du type: "Oh, ça fait trop l'Association" ou "Ça, c'est du Pénélope Bagieu". Il faut dire qu'il m'arrive aussi de faire ce genre de remarque.

Au fond, nous sommes nourris tous les jours avec presque les mêmes images, il se crée forcément un courant. En photo aujourd'hui, je me lasse un peu de voir des clichés type pseudo-lomo-pola ou des photos d'un trip avec des jeunes au Canada shooté en argentique... Je ne dis pas qu'il ne faut pas se construire sans références. Durant mon cursus artistique, on nous a appris à construire des projets avec ce qui a été fait auparavant. C'est d'ailleurs un exercice très formateur de faire des images "à la manière de". Il faut savoir s'en détacher et se risquer à expérimenter autre chose, de plus personnel... (Je sais que moi-même, j'ai du chemin à faire)
Le plus déroutant dans tout ça, c'est que ce sont des formules qui marchent, c'est pour cette raison que ces types images sont autant repris, reproduits. Toujours cette question de faire ce qui plaît au public ou bien faire son propre chemin sans trop y faire attention...

Moi, j'aime beaucoup quand la vision du photographe partage sa vision d'une chose ou d'une personne d'une manière simple originale, honnête et sans artifice. Je suis plus touché par la beauté d'un instant que par son traitement couleur.

1 commentaire:

Henri Vogt a dit…

je te rejoins totalement sur le sujet, mais on aura l'occasion d'en discuter ce soir au phono ;)